Frank Jons
Je n’ai pas encore vendu mon âme et pourtant lorsque la pente est rude je pourrai être tenté de le faire.
En serai-je capable? Certainement pas.
Sur le long chemin de mes errances, j’ai choisi de prendre la peinture à bras le corps, sans accorder la moindre concession aux modes, à la facilité, en gardant pour chaque processus créatif; la fraîcheur, l’innocence de la découverte, l’instinct d’aller plus en avant.
Chaque toile est un éternel recommencement, une nouvelle prise de risque, une sorte de défi lancé à la capacité de créer. Ni réflexion préalable, ni essai. La peinture est en moi et je suis dans la peinture. L’esprit doit être confiant, libre, réceptif. Le corps disponible et malléable, afin de pouvoir capter les aléas susceptibles de surgir à tout moment.
Ma peinture est la vie et la mort. Quiconque ne crée pas avec ses tripes ne peut le comprendre. Il ne s’agit pas de simples couleurs, de simples coulures, éclaboussures, de simples délires de pinceaux, mais bien d’un engagement fort, de jeter l’ensemble des émotions sur la toile dans tout ce qu’il y a de plus sincère et de plus instinctif.
Une peinture faite de concentration et de fluidité, de contradiction aussi: entre la fougue des premiers instants et le calme de la maturation, entre la passion des sentiments et l’apaisement qui survient après, entre la violence du chaos et la douceur de l’amour.
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